CONFÉRENCE DE VIE POLITIQUE COMPARÉE
26 janvier 2017
13h30 – 15h30
Amphi 3 – Campus de Jacob Bellecombette
Entrée libre
Daniel Ibanez, dirigeant d’un cabinet de conseil et économiste dans le domaine des procédures collectives, s’est intéressé au projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin à partir de l’ouverture de l’enquête publique de janvier 2012. Ses recherches l’ont amené à questionner les méthodes d’expertise et de décision actuellement utilisées lors du lancement de grands projets. Après un premier ouvrage remarqué sur le fond du dossier, paru en novembre 2014, il a publié en octobre 2015 une « Lettre au juge administratif » qui interroge, sur la même matière, les divers modes d’interventions hors des cadres procéduraux des autorités publiques. C’est principalement sur ce thème et la question du droit à la critique publique en démocratie qu’il interviendra devant nous.
+ D’infos :
- On peut voir, sur les principaux éléments soulevés sur le fond du projet, la brève présentation suivante [cliquez ici]
- Plus longuement, sur les réactions aux interventions de Daniel Ibanez, etc. [cliquez ici]
La Commission a déjà indiqué que le tunnel de base, international, était « éligible d’un cofinancement européen à hauteur de 40 % ». Soit près de 3,5 milliards d’euros sur les 8,5 milliards d’euros (en valeur 2010), estimés pour les 57 kilomètres de la section transfrontalière entre Saint- Jean-de-Maurienne (Savoie) et la région de Suse en Italie. Le reste de la somme est réparti entre l’Italie, 35 % (2,9 milliards), et la France, 25 %, qui devra ainsi débourser 2,1 milliards d’euros, une gageure en temps de disette budgétaire. D’autant que, de part et d’autre du tunnel, chacun des deux pays devra investir de fortes sommes pour assurer les infrastructures d’accès et de liaison locale. Dans un rapport plutôt critique, en novembre 2012, la Cour des comptes notait que « l’estimation du coût global est passée, en euros courants, de 12 milliards d’euros en 2002 à 26,1 milliards, selon les dernières données communiquées par la direction générale du Trésor ». (…) Une chose est sûre : si l’Europe ne finance pas, le projet ne se fera pas. « Il est peu probable que l’Europe dise “jamais”, mais il peut y avoir une révision à la baisse, avec un financement à 20 % seulement ; ou qu’elle renvoie le projet à plus tard », estime Hubert du Mesnil, président de Lyon-Turin Ferroviaire (LTF), qui préfère mettre en avant la dimension environnementale du projet, avec « la réduction de près de 40 % de la part du transport routier dans les Alpes ». Les opposants, eux, continuent de batailler. En décembre 2014, saisi par les députées européennes d’Europe Ecologie-Les Verts Michèle Rivasi et Karima Delli, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) a « ouvert une enquête concernant le projet ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin ». Une petite victoire pour les opposants, probablement insuffisante face à la volonté des deux États de percer le massif d’Ambin.
Extrait du dernier article consacré au sujet par le journal Le Monde, 17/02/2015