MAAS Roland
Souffrance sociale, mondes vécus et capacité d’agir des bénéficiaires de l’aide sociale au Luxembourg
Thèse de sociologie
Direction :
- Sébastien SCHEHR
Année de soutenance : en préparation
Résumé de la thèse
La lutte contre le risque croissant de pauvreté et d’exclusion sociale dans les États membres de l’UE est menée par des politiques d’investissement social visant à favoriser l’inclusion sociale par des politiques actives du marché du travail. Dans ce cadre, le Luxembourg a récemment réformé son système de revenu minimum garanti en renforçant la dimension de l’activation des bénéficiaires vers le marché du travail. Cette recherche se concentre sur la souffrance sociale que les bénéficiaires de revenus d’inclusion sociale « activés » peuvent ressentir dans leur vie quotidienne et sur la manière dont elle peut affecter leur processus d’inclusion. Sur la base des observations faites lors de recherches précédentes, on peut supposer que la souffrance sociale est une composante sous-jacente importante de la l’exclusion sociale et représente un défi important pour les populations bénéficiant de l’aide sociale afin de réintégrer le marché du travail et être socialement inclus.
La recherche fournira une analyse compréhensive de ce phénomène sous-étudié empiriquement afin de mieux comprendre la constitution de la souffrance tout au long de la vie des bénéficiaires de l’aide sociale et de la façon dont elle est liée à des causes institutionnelles ou individuelles. Deuxièmement, les analyses des « mondes de vie » des bénéficiaires donneront un aperçu des défis auxquels ils sont confrontés dans leur vie quotidienne, des formes de souffrance sociale liées à ces défis, et comment la souffrance sociale affecte leur capacité d’agir. Troisièmement, la recherche examine comment la souffrance sociale pourrait entraver le processus d’activation, notamment l’acquisition de nouvelles compétences pour augmenter les chances d’intégration professionnelle des bénéficiaires et leur participation active à la transition de la phase de vie vers l’inclusion sociale.
Cette étude utilise des méthodologies de recherche qualitative, qui font appel aux points de vue subjectifs des individus pour expliquer les phénomènes sociaux. Les données seront recueillies par le biais d’entretiens narratifs et semi-structurés basés sur des recherches sur le parcours de vie et permettront de mieux comprendre l’aide sociale les transitions des phases de la vie des bénéficiaires.
Mots clefs : souffrance sociale, capacité d’agir, assistance sociale, bifurcation, exclusion sociale, mondes vécus.
Abstract
The fight against the growing at-risk-of-poverty and socially excluded populations in the EU Member States is being led by social investment policies aimed at fostering social inclusion through active labour market policies. Within this framework, Luxembourg has recently reformed its guaranteed minimum income scheme by strengthening the dimension of activation of beneficiaries towards the labour market.
This research focuses on the social suffering that ‘activated’ social inclusion income recipients experience in their daily lives and how it affects their social inclusion process. Based on observations made in previous research, it was assumed that social suffering is a significant underlying component of the social exclusion process and presents a substantial challenge for populations receiving social assistance in order to reintegrate into the labour market and be socially included.
The research will provide a comprehensive analysis of this empirically understudied phenomenon in order to better understand the constitution of social suffering throughout the course of social assistance beneficiaries’ lives and how it is linked to institutional or individual causes. Second, analyses of beneficiaries’ ‘lifeworlds’ will provide insight into the challenges of that they face in their daily lives, the forms of social suffering linked to these challenges, and how social suffering affects their agency. Third, the research examines how social suffering could hinder the activation process, notably the acquisition of new skills to increase beneficiaries’ chances of professional integration and their active participation in the life phase transition towards social inclusion.
This study uses qualitative research methodologies, which utilises individuals’ subjective points of view for explaining social phenomena. Data will be collected through narrative and semi-structured interviews based on life course research and will provide a deeper understanding of social assistance beneficiaries’ life phase transitions.