JOURNÉES D’ÉTUDE
« Communs et action publique territorialisée : quelles articulations ? »
Dates : mercredi 13 et jeudi 14 avril 2022
Lieux : Sciences Po Grenoble – UGA (13 avril) & St Pierre de Chartreuse (14 avril)
L’inscription est gratuite mais obligatoire : merci de compléter ce formulaire
Un nombre croissant de recherches et d’initiatives mettent en lumière la capacité des systèmes fondés sur l’auto–organisation à gérer des ressources, notamment naturelles (Reynard et al. 2014), pour assurer leur préservation, contestant ainsi la thèse selon laquelle seulement deux solutions permettraient de répondre à l’inéluctable tragédie qui menacerait les ressources partagées : l’appropriation privée ou le contrôle par la puissance publique (Ostrom 1990). Loin d’être des résurgences de formes traditionnelles héritées d’un passé révolu (Joye 2021 ; Haller et al. 2021), les communs tendent à renouveler l’action territorialisée en offrant des perspectives d’adaptation aux changements en cours tout en permettant de redynamiser l’action citoyenne (Kebir et al. 2018).
Les communs sont au croisement d’enjeux pluriels : économiques, liés à la gestion des ressources ; écologiques, liés à la préservation de ces ressources ; institutionnels, notamment relatifs aux questions d’appropriation et d’usages collectifs ; et politiques ou démocratiques, liés par exemple à la formulation des processus décisionnels, à l’expression des règles d’inclusion/d’exclusion, à la gestion des rivalités ou encore à la manière dont doit s’opérer la redistribution des droits de propriété et d’usage. En envisageant des modalités d’appropriation et d’usage plus inclusives, voire collectives, les communs participent d’un véritable agir politique (Dardot et Laval 2014 ; Buchs et al. 2019). À ce titre, l’intérêt pour les communs (aux échelles locales, régionales, nationales et internationales), que ce soit pour qualifier des formes de mobilisation citoyennes, ou pour reconsidérer les ressources et les territoires, transcende les disciplines et les clivages entre recherche et action (Walters et al. 2015), qu’elle soit institutionnelle et/ou citoyenne.
Une approche compréhensive des communs permet de montrer qu’ils ne se limitent pas à un intermédiaire entre des modes de coordination décentralisés (le marché) et des modes de coordination centralisés (le public), mais sont une infrastructure institutionnelle fondamentale (Allaire 2013). Néanmoins, ils sont en tension et l’objet d’une certaine méfiance que la méconnaissance de leur singularité attise parfois : ils doivent composer avec la prégnance des intérêts individuels et ils peuvent bousculer les politiques publiques traditionnelles et les acteurs institutionnels qui les mènent (voir à ce titre la tribune collective parue dans Le Monde, le 28 août 2021).
Ces journées d’étude des 13–14 avril 2022 s’intéressent en particulier à la manière dont s’articulent ou pourraient s’articuler les communs et l’action publique territorialisée : les communs sont–ils à concevoir comme des relais, des partenaires et/ou des alternatives à l’action publique ?
En s’intéressant notamment aux ressources en eau et à leurs usages, ces journées interdisciplinaires seront l’occasion de faire interagir des universitaires, des praticiens, des habitants, notamment des ayants droit [commoners]. Ensemble, il s’agira de montrer comment les « communs » peuvent offrir des perspectives pour répondre aux défis écologiques et démocratiques actuels et à venir, et d’identifier des outils pour les relever.
Cet atelier est organisé dans le cadre du projet COMETE – COMmuns Et TErritoires, mené par les universités de Lausanne, Savoie Mont Blanc et Sciences Po Grenoble–UGA, dans le cadre du réseau Alliance Campus Rhodanien. Il bénéficie d’une collaboration avec le laboratoire GAEL, l’Association Développement durable et territoires et le PNR de la Chartreuse. Cet évènement fait suite à ceux organisés à Chambéry (8–9 octobre 2021 : Propriétés collectives et communs fonciers : quelle place dans l’action territoriale ?) et à Lausanne (27 janvier 2022 : Les communs en transition).
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